Thursday 4 January 2018

Semaine 3.  Un survol sur l’esprit des autres espèces

Notre cerveau de mammifère nous prédispose à une compassion, une compréhension et un soutien envers notre propre progéniture, pour des raisons évolutives et adaptatives : Est-ce que ça se généralise vers les autres espèces?

13 comments:

  1. Qu'est-ce que l'empathie?

    D'où provient-elle?

    Quelle est sa valeur adaptative?

    Comment est-ce qu'elle est liée avec le problème des autres esprits?

    Comment est-ce qu'elle est liée avec la lecture des pensées?

    avec l'imitation motrice?

    avec le baîllement contagieux?

    avec les émotions contagieuses?

    avec la prise de perspective?

    avec l'attribution des croyances?

    avec les « affordances »?

    avec l'egocentrisme/allocentrisme?

    avec le parentage?

    avec la parenté?

    avec les neurones mirroirs?

    avec l'adoption?

    avec l'oxytocine?

    avec les différences de genre?

    avec l'autisme?

    avec la psychopthie?

    avec l'altruisme?

    avec la socialité?



    Quelle est la différence entre l'empathie emotionnelle et l'empathe cognitive?

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    1. Une des difficultés qui survient lorsque l'on veut juger la valeur adaptative de l'empathie est la distinction entre les comportements observables et les mécanismes sous-jacents. Si deux mécanismes complètement différents peuvent mener aux mêmes résultats la valeur adaptative du mécanisme le plus 'simple' (moins coûteux évolutionnairement ou énergétiquement) est plus facile à voir que celle du plus complexe parait moins évidente. Nous sommes alors en présence d'une variante du problème difficile: manifestement l'empathie, tout comme le ressenti, a une valeur adaptative et a suivi un chemin évolutif quelconque puisque plusieurs animaux possèdent cette faculté et qu'ils ne semblent pas en voie d'extinction à cause d'elle. Un coût plus grand serait un handicap s'il ne permettait que les mêmes possibilités qu'un mécanisme plus simple et moins coûteux. S'il existe des comportement qui ne sont possibles qu'à cause de ces capacités complexes et qui permettent d'en justifier les coûts, quels sont-ils?

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    2. Est-ce que tu t’interroges sur la valeur adaptative de l’action (d’aider autrui) ou du sentiment (le ressenti de l’empathie)?

      Ce qui est couteux c’est tout trait biologique n’ayant aucune valeur adaptative. (Mais quelle est la valeur ajoutée du ressenti au-delà de l’action d’aider? On ne résoudra pas ça dans ce cours!)

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  2. Dans le livre de Safina (Beyond Words), celui-ci fait état d'une faculté qui m'apparait peut-être nécéssaire à l'empathie. En effet, Safina remarque que le sens de l'ouie, particulièrement chez certains animaux comme les loups, est très important pour le partage de l'information et la lecture des autres esprits. Plus particulièrement, l'auteur remarque qu'il existe une certaine faculté à la prosodie, c'est-à-dire, la qualité et les caractéristiques présente au sein du langage.
    Il propose donc l'idée qu'il y aurait une origine préhumaine à cette faculté de prosodie. Prenant l'exemple de plusieurs sortes d'oiseaux, Safina remarque aussi que cette qualité est souvent aquise avant même la naissance, de sorte que les nouveaux-nés ont très souvent déjà cette faculté de discerner les différentes qualitées provenant des vocalises de leurs parents.
    À terme, Safina considère que le son peut transmettre différentes qualité émotionnelles facilement discernable par ceux détenant la faculté de prosodie spécifique à leur espèce, mais aussi de manière inter-espèces. Après tout, les humains discernent souvent les émotions sous-jacentes associées à tel ou tel types de grognements chez un chien.
    De ce fait, Safina propose que le son peut participer au phénomène de contagion émotionnelle, phénomène provenant de faculté de faire un couplage émotionnelle. Safina termine en spécifiant que ce couplage émotionnel ne serait finalement rien d'autre que... de l'empathie.

    Je me demander donc quelle est la part de nos facultés sensorielle qui est nécéssaire à l'empatie ? Peut-il y avoir empatie sans l'usage du son, de la vision ou des nos autres sens ?

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    1. C'est sûr que tout ce que dit Safina concernant l'ouïe pourrait aussi se dire à propos de la vision ou le mouvement: toute modalité sensorielle qui a un aspect réceptif ainsi que productif (et peut-être même pour celles qui n'ont que l'un ou l'autre).

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    2. Sans l'usage d'aucun sens, il n'y a pas mal rien du tout qui est possible (sauf le cogito et peut-être, si on est généreux, la connaissance des vérités mathématiques). Une personne ainsi isolée ne sait même pas que le monde extérieur et d'autres entités existent

      La possibilité qu'un des sens, peu importe lequel, soit essentiel pour l'empathie ne semble pas tenir la route. Pour chaque sens, il existe des humains qui ne l'ont pas et qui sont capables d'empathie.

      Il existe aussi des humains qui n'ont pas la majorité des sens et qui sont quand même capable d'empathie. Certaines personnes sourdes, aveugles et muettes en sont certainement capables, et je ne croit pas que ce soit leur sens du goût ou la perception des odeurs qui les aide particulièrement à développer cette capacité. On pourrait aussi facilement imaginer quelqu'un qui serait sourd, muet, et qui ne percevrait ni les odeurs, ni les goûts, ni le toucher (bref uniquement capable de vision) et je ne vois aucun problème à l'imaginer capable de développer l'empathie.

      Bref, il me semble qu'aucun sens particulier ne soit nécessaire et que la présence d'un seul d'entre eux puisse potentiellement être suffisant, du moins chez les humains. Peu importe lequel? Moins certain. Je ne suis pas convaincu qu'on puisse développer l'empathie uniquement par les odeurs ou par le goût, mais c'est peut-être parce que ces sens sont moins aiguisés chez nous que chez certaines autres espèces.

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    3. Je trouve ça très intéressant de se pencher sur la notion de sens là dedans. Puisqu'on voit les sens comme des entités discrètes, on peut se demande : combien en possédons-nous ? La réponse n'est pas du tout évidente, et plusieurs modèles actuellement utilisés en psychologie et neurosciences divergent. On peut en avoir 8, 12, ou 23 selon les auteurs...
      Pour les sens comme la vision ou l'ouie on est tous plus ou moins d'accord, mais quand on va vers l'interoception on commence à rencontrer des difficultés.
      Ce qui me fait beaucoup réfléchir c'est la notion de synesthésie, ou autrement dit "l'utilisation d'une modalité sensorielle pour percevoir des expériences issue d'une autre modalité". Cette notion me semble centrale à la perception, puisqu'elle remet en question l'idée d'une séparation radicale entre les sens. Je me demande donc si l'empathie n'est pas une forme de synesthésie : percevoir à l'aide de son propre corps (un peu à la Damasio avec ses marqueurs somatiques) l'état affectif d'autrui tel qu'inféré par la vision, l'audition ou autres. Alors, de la même manière que le cerveau sait distinguer un état "actuel" du corps d'un état "potentiel" (comme dans le cas de l'appréhension d'une émotion conséquente à un certain comportement), on serait capable de projeter des émotions non pas dans notre moi futur (ou passé, si je me souviens d'un état affectif que j'ai déjà vécu), mais dans autrui, à l'extérieur. Ce serait donc plus une projection spatiale que temporelle, mais basée sur des mécanismes similaires.

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    4. Thomas, tu as raison que l'empathie ne dépend pas d'une modalité sensorielle en particulier, mais il y a beaucoup de compétences qui ne dépendent pas d'une modalité sensorielle en particulier (par exemple, le langage).

      Et n'oublie pas l'aspect moteur (et la catégorisation, ce qui est de faire la bonne chose avec la bonne sorte de chose). L'empathie (ainsi que tout trait social) est une affaire interactive.

      Yann, c'est sûr que l'empathie (et toute perception sociale) multisensorielle, mais surtout interactive (soit durant la vie de l'organisme ou suite à un passé évolutif d'interaction sociale).

      La synesthésie n'est pas la synthèse sensorielle; c'est juste une association entre deux modalités sensorielles (ou plusieurs).

      Il y a aussi des analogies intersensorielles, comme l'intensité sensorielle.

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  3. J’ai plusieurs commentaires plus ou moins décousus.
    - Est-ce que le mécanisme de perception-action correspond à la lecture de la perception d’Andrew auquel on ajouterait les émotions?

    - La définition de l’empathie est un gros enjeu dans ces textes. Pour De Wall et Preston, l’empathie est un terme très large qui englobe plusieurs capacités qui, selon d’autres auteurs, sont distinctes. Il me semble qu’il faut distinguer l’empathie de la sympathie, contrairement à ce que proposent De Waal et Preston. La première étant la capacité de ressentir ce que l’autre ressent, de se mettre dans ses chaussures (identité des émotions), alors que la seconde correspond à la capacité d’être émotionnellement touché par l’autre, sans pour autant ressentir des émotions identiques. Je trouve la théorie de De Waal et Preston intéressantes, mais je ne crois pas que tous les procédés lors desquels deux êtres partagent une expérience émotionnelle soit de l’empathie.


    - D’après De Wall et Preston on a toujours besoin d’avoir accès à la représentation de l’être qui observe, mais quelle forme prend la représentation lorsqu’il s’agit d’animaux non-humain ? Je pense qu’une représentation c’est l’image mentale qu’on se forme de la situation, c’est ce qui forme nos pensées. Chez les humains une représentation prend souvent la forme soit d’un concept soit d’une image. Je me demande si on a besoin de la représentation pour expliquer ce qu’il se passe lorsqu’un organisme observe et réagit à une situation ? Est-ce que la représentation est un concept nécessaire pour expliquer le modèle de la perception-action ou encore l’empathie affective, par exemple ?

    - En lisant le texte de De Wall et Preston, j’ai aussi eu l’impression que les auteurs transposaient les thèses de la psychologie populaire (folk psychology) - la théorie de la simulation et la théorie de la théorie - et les regroupaient dans un seul modèle. Ils proposent ainsi une théorie mixte où la perception de l’état d’un organisme nous permet de ressentir cet état (empathie affective), de le comprendre (par une sorte de simulation de son état à l’intérieur de l’observateur – empathie cognitive) et à partir de niveaux plus élevés de représentation (une sorte de théorie de la théorie ?) permet de prendre sa perspective. Ça n’a peut-être rien à voir, mais ça m’y fait penser.

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    1. Les deux « modèles » sont très vagues, mais celui de de Waal (perception/action) et celui de Andrews (lecture de comportement/perception/croyance) couvre le même territoire. De Waal met plus de poids sur le rôle de l'aspect moteur (imitation, neurones mirroir, etc.).

      (1) Percevoir l'émotion d'autrui, (2) la ressentir, (3) la plaindre, (4) ressentir l'envie de la soulager -- ce ne sont pas la même chose, mais peut-être ce sont des degrés de quelque-chose (empathie, sympathie, compassion). Tous les quatre se distinguent de la simple prédiction des dispositions comportemntales d'autrui.

      Comme on a discuté lors du cours, « représentation » (ainsi que « concept » ) ont plusieurs sans (dépendant de la discipline: en psychologie/neuroscience/informatique, « representation » = encodage interne; en philosophie c'est quelque chose qui est interpretable comme étant à propos d'une autre chose. (informellement et intuitivement, c'est clair que ce qu'on veut dire par « représentation » interne, c'est une image d'un objet ou le sens d'une description verbale d'un objet. En soi, les deux sont homonculaires et non-explicatifs.) « Concept » est encore plus vague, synonyme quasiment avec « idée », ce qui n'est clairement pas en terme scientifique.

      Heureusement, dans ce cours, on ne cherche pas a modéliser formellement ce qui se passe dans le cerveau des organismes mais juste à inférer ce qu'ils ressentent. (Pour ça il faut de l'empathie de notre part, ainsi que d'une certaine aptitude à manipuler et déchiffrer les comportements.)

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  4. L’attribution d’émotion à soi-même ne procéderait-elle pas de la même façon que l’attribution d’émotions à autrui ? Le fait de ressentir une émotion dépend de la façon dont s’oriente notre attention. Nous pouvons être victime d’une émotion, mais ne pas en être conscient. Être dans un état et prendre conscience de cet état sont deux différentes situation. J’ai l’impression que lorsque notre attention se pose sur les manifestations associées à une émotion, nous nous attribuons cette émotion. Nous constatons un ensemble de critères nécessaires pour affirmer la présence de ce que nous appelons une émotion. Lorsque nous constatons les mêmes manifestations chez une autre personne ou chez une autre espèce, nous lui attribuons une émotion ou une sensation.

    La façon dont je comprends l’empathie ressemble à la façon dont je comprends le ressenti, mais avec une composante conceptuelle. On pourrait comprendre l’empathie comme la capacité de catégoriser les sensations.

    Cette conception de l’empathie exige qu’une espèce soit en mesure d’opérer des catégories pour qu’on puisse lui attribuer la capacité d’empathie. L’attribution de sensations à autrui relèverait de l’inférence et serait essentiellement intellectuelle.

    La distinction entre l’empathie émotionnelle et l’empathie cognitive trouve ici sa pertinence. Je ne pense pas toutefois que ces deux phénomènes devraient avoir le même nom. Il me semble que nous soyons devant deux phénomènes essentiellement différents soient un phénomène relevant du ressenti et un autre relevant de la conceptualisation. Pour parler d’empathie émotionnelle je parlais davantage de sensations relatives aux autres (en relations avec l’autre) et je gardais l’empathie pour l’empathie cognitive qui me semble être une attribution.

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    1. Distinguons (1) le ressenti et (2) l'interpretation: Ressentir à quoi ça ressemble d'être en train de voir rouge (ou de voir un zèbre, ou de goûter du jus d'orange) n'est pas la même chose que de savoir (ou croire) que la couleur est rouge (ou que c'est un zèbre, ou du jus d'orange). Ce que je ressens (1) est incontournable (cartésien), peu importe s'il s'agit de mon ressenti de ma propre émotion ou de ma perception de l'émotion d'autrui: J'expérimente ce que j'expérimente. Ça ressemble à ça à quoi ça ressemble (hors de doute cartésien). Mes interpretations (2) de mon ressenti, par contre, peuvent être erronnées.

      (Ne rentrons pas dedans, mais c'est plus compliqué que ça, car ça ressemble à quelque chose de faire une interpretation! de croire qqchose; de savoir qqchose...)

      Considère le ressenti du goût du jus d'orange et le ressenti de l'état interne (putatif) d'autrui. Chaque ressenti ressemble à ça à quoi ça ressemble. Mais mon'interpretation peut être erronnée: ce n'est pas de l'orange; l'autre ressent autre chose, ou rien...

      Pour les « concepts » et le « conceptuel » voir ma réponse à Clélia.

      Les catégories, oui, mais les catégories ne sont que des façons différentielles d'agir avec les choses (surtout les entrées sensorielles provenant des choses putatives), y compris de les dénommer (si on a le langage humain).

      Donc on peut catégoriser les actions d'autrui. On peut les interpreter (2) en termes d'émotions. On peut ressentir (1) nos propres émotions (Descartes) et on peut aussi avoir le ressenti d'appercevoir les émotions d'autrui -- et ce ressenti là peut être valide ou erronné...

      (Ne cherche pas à faire une distinction trop sévère entre le ressenti (1) et la conceptualisation (2) car ça ressemble à quelque chose d'avoir un certain concept...)

      Et soit reconnaissante que ce n'est pas un cours de philo mais un cours de psycho/bio/sciences-co...

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  5. Dans l’article de De Waal, il parle de cette distinction entre l’empathie émotionnelle et cognitive. Il présente son modèle de mécanisme perception-action qui permet d’expliquer tous les comportements reliés à l’empathie, par des capacités de simples à complexes qui se sont empilées par spécialisation durant l’évolution et qu’On retrouve à différents niveaux dans les espèces. Son modèle comprend trois couches. La première est la plus basique, il s’agit des capacités de contagion émotionnelle et de la mimétique motrice. Ensuite, il y a la couche affective, soit les préoccupations empathiques qu’on peut avoir, incluant la consolation. Finalement la dernière couche est l’aspect plus cognitif et ce qui se rapproche de la théorie de l’esprit, c’est-à-dire, le fait de prendre la perspective de l’autre, son point de vue, mais il inclut aussi le fait d’apporter une aide personnalisée. Il mentionne également que la compréhension des émotionnels des autres serait basé sur notre expérience à vivre ces représentations.
    Il n’est pas évident pour moi que l’empathie inclut les comportements d’aide envers l’autre. Les termes de communication d’émotion, d’empathie, d’altruisme, d’aide peuvent tous vouloir dire différentes choses et je me demande si c’est réellement un seul mécanisme comme le décrit De Waal. Pour moi l’empathie, selon la définition que j’en ai toujours eu, s’arrête à la capacité de comprendre l’état de l’autre parce qu’on arrive à s’imaginer à sa place et de deviner ce qu’il peut ressentir. Cela serait donc simplement de l’empathie cognitive et non affective. Il ne m’apparait pas nécessaire de ressentir un malaise face à l’autre et de vouloir l’aider pour que ce soit de l’empathie. En ce sens, on peut avoir de l’empathie envers les humains et les autres espèces, car on arrive à imaginer ce que serait de subir le sort qu’ils subissent. Mais pour ce qui est de l’altruisme, soit vouloir aider l’autre alors qu’on n’en tire pas d’avantage direct, on peut se demander si c’est une capacité émotionnelle et qu’elle soit nécessaire pour atteindre la couche supérieure du modèle de De Waal? Ou alors, on peut résumer cela à l’explication que ressentir l’émotion de l’autre, par exemple, la douleur, cause en nous un inconfort qu’on peut chercher à réduire, mais qu’on n’a pas nécessairement à ce niveau la compréhension du ressenti de l’autre (son point de vue). Mais le comportement d’aide m’apparait comme plus complexe que juste décoder l’émotion d’un autre. Pourquoi est-ce que ça générait nécessairement un inconfort ? Est-ce qu’on explique cela simplement par : la survie de l’espèce a favorisé un sentiment d’aide envers les autres membres de l’espèces? Et que, sauf si une situation qui favorise l’agression survient, les membres de l’espèces sont portés à s’aider? En gros, est-ce que l’agression est l’absence d’empathie, ou est-ce que quelqu’un qui fait une agression à décoder l’émotion de l’autre, la ressent jusqu’à un certain point, mais ressent plus de colère ou de peur et agit en faisait fi de son malaise envers le mal-être de l’autre?

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