Thursday 4 January 2018

Semaine 11. Sensibles – et alors quoi?


Vue l’incertitude, où tirer la ligne?

5 comments:

  1. À la page 3 et 4:
    L'auteur cite Stephen ( 2011). Stephen mentionne qu'il y aurait deux règles à respecter.
    Voici en ordre décroissant la 2e:

    Une règle décisionnelle ( une règle liée à l'action) : Lorsque nous avons suffisamment d'évidences concernant les dommages que peut occasionner une action '' we should act'', de manière rapide et efficace afin de réduire les conséquences négatives.

    Ainsi l'auteur met en évidence qu'au lieu de de se demander si une ''outcome'' vaut vraiment la peine qu'on s'y attarde sachant qu'on à d'autres sujets plus importants à traiter, il faudrait plutôt se demander qu'elles ressources avons nous pour agir immédiatement afin de réduire les conséquences chez les animaux.

    Voici la première :

    Lorsqu'il est possible qu'un animal soit lésé gravement, et que la science ne permet actuellement pas de répondre à la question de manière causale. Il vaudrait mieux abaisser nos standards d'accumulation de preuves, et ce de manière proportionnelle au risque de dommage.

    Ce que je remarque dans les guides de déontologie concernant la question animale. C'est que les comités de déonto vont plutôt évaluer la question dans un rapport risque /bénéfice. Cependant, le risque est jugé par rapport au possible mal engendré chez l'animal, et le bénéfice est souvent jugé par rapport aux bénéfices potentiels pour l'homme, et non pour l'animal.

    Donc, même si l'on avait une quantité de preuves minimales pour démontrer de possibles conséquences dangereuses chez l'animal, est-ce qu’un comité de déontologie baserait vraiment une décision éthique selon les deux principes de Stephen si l’homme pouvait en ressortir gagnant ?


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    1. Une évalutaion couts-bénéfices n'est pas en opposition avec le principe de précaution mentionné par Birch. Pour procéder à un calcul de la sorte, il faut nécessairement avoir une conception de ce que sont les coûts dans cette situation particulière et c'est précisémment là où le principe de précaution intervient: une étude méthodologiquement rigoureuse montant qu'il est probable qu'une espèce d'un ordre quelconque est probablement sensible devrait suffire à faire monter drastiquement l'évaluation des coûts du mauvais traitement de toutes les espèces de l'ordre en question. Par exemple, une étude qui montrerait que les poissons-zèbres possèdent fort probablement au moins un indicateur crédible du ressenti (comme une de celles mentionnées dans le livre de Balcome) devrait être suffisante pour que l'on considère toutes les espèces de l'ordre des cypriniformes (donc toutes les carpes, ménés, poissons-ventouses, poissons rouges, koi, etc) comme capables de ressentir et faire monter drastiquement leur poids dans un calcul utilitariste.

      En fait, Birch va même plus loin que ça. Ce qu'il dit dans l'article, c'est que une fois qu'on croit qu'une espèce à le ressenti, il faut trouver la manière la plus efficace ('cost-effective') d'empêcher des atteintes sérieuses à leur bien-être (welfare). Ces atteintes ne sont jamais justifiées, et le calcul concerne uniquement les méthodes pour les éviter. Une fois la BAR atteinte, l'objectif de protection est justifié et on doit immédiatement passer à la question de moyens les plus efficaces à mettre en oeuvre (c'est le paragraphe sur la règle de décision au début de la p.4).

      Évidemment, ce n'est pas ainsi que cela se passe dans les faits, mais le rôle des éthiciens est plus de s'intéresser a ce qui devrait se faire et pourquoi que de se contenter de décrire ce qui se fait et de le justifier.

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  2. Je suis d’accord avec le principe de précaution, mais actuellement, à quoi peut-il servir? Je doute qu’il soit vraiment utile de le mentionner.

    Pour que le principe de précaution soit serviable, il doit être appliqué de façon législative et être respecté.

    Si j’ai bien compris, les mammifères bénéficient déjà de cette protection légale. Toutefois, ils sont traités de façon monstrueuse. Est-ce à cela qu’il faut s’attendre si les poissons sont reconnus pour passer la BAR mentionnée par Birch ? La raison pour laquelle les animaux ne bénéficient pas des protections dont ils méritent n’est pas due au doute par rapport à leur ressenti, mais aux intérêts humains qui surpasse généralement le souci pour les autres espèces.

    Définir la limite à laquelle doit s’appliquer le principe de précaution ne me semble pas nécessaire. Dès qu’un être vivant est utilisé pour satisfaire les besoins humains, cela doit être fait de façon à minimiser les dommages. Toutefois, le calcul est impossible et les principes utilitaristes me semblent superficiels. Je préfère considérer l’intention. Il me semble que les impacts sont plus profonds et véritables lorsque c’est l’intention qui amorce l’action et non la contrainte.

    Je n’essaie pas d’argumenter contre le principe de précaution. Je trouve toutefois que c’est une évidence pour ceux qui sont déjà convaincus et que l’argument n’est pas assez fort pour ceux qu’il reste à convaincre.

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  3. Welfarisme et abolitionnisme.
    Améliorer le bien-être des animaux ou refuser toute exploitation des animaux. Est-ce qu'être welfariste c'est nécessairement d'accepter toute exploitation si on prend soin d'éviter la douleur et le désagréable? Comme dans le cas des homards, ce serait suffisant que de créer de très gros aquariums qui imitent leur habitat naturel et qu'on évite des traitements comme l'eau bouillante? Ou est-qu'on doit s'assurer que personne ne les dérange dans leur habitat naturel? Est-ce que ça résume le débat ?

    Il me semble que d'emblée, toutes les lois devraient protéger le bien être de tout animal qui est en interaction avec les humains. Est-ce qu'on a droit de causer de la souffrance? Est-ce qu'un animal a droit de ne pas souffrir? On n'a aucune raison de faire souffrir si on a la possibilité de l'éviter. Puisque l'on ne peut être certain que les animaux ne ressentent pas (ce serait quoi un indicateur de non ressenti, ça serait une absence d'indicateurs possibles du ressenti? Mais on n'a pas d'indicateur valide) On ne peut décider de tirer un trait sur ce qui ressent ou non du point de vue moral et légal. Maintenant, pour la science et les connaissances, d'accord, utilisons le principe de précaution (qui se trouve à être une méthodologie pour travailler dans l'incertitude avec laquelle les methodes actuelles ne permettent pas d'arriver à une conclusion pour décider de où on trace la ligne d'avoir ou non le ressenti. Donc pour ou contre abolitionniste c'est une position, mais être welfariste ce n'est pas de légitimer l'exploitation. C'est juste d'appliquer un principe de moral qui devrait être universel. Ça commence en enseignant aux enfants de ne pas tirer les pattes d'une fourmi ou d'une araignée.

    Reste aussi la question du/des meilleurs indicateurs du ressenti. Comme on a vu, il y a de nombreuses possibilités. Ils y a plusieurs candidats, certaines semblent plus plausibles, mais ça reste invérifiable. La seule façon de prouver que c'est un bon indicateur c'est de le tester sur un non-vivant. Sinon, ça reste des modèles théoriques difficiles à tester.

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  4. Je pense que le principe de précaution devrait être appliqué en général pour toute chose potentiellement dangereuse (ex la douleur, le nucléaire etc.). Si nous ne sommes pas certains des conséquences que peuvent avoir nos gestes, nous devrions nous abstenir. Je sais que ce genre de propos (radical) peut avoir des conséquences néfastes (économiques), mais elles inciteraient à pousser davantage la recherche et serait bénéfique sur le long terme.

    Ce qui reste problématique dans le texte de Birch c’est que le principe de précaution devrait être appliqué à partir du moment où nous avons au moins un indicateur que l’animal est un être sensible, c'est-à-dire qu’il ressent. Le problème c’est justement ça : on peut interpréter le comportement des animaux, mais on ne pourra jamais être certain qu’ils ressentent (problème difficile). L’autre problème, c’est de savoir où s’arrête le ressenti. Quel être vivant ne ressent pas et pourrait être substitué à ceux qui ressentent ? C’est le problème du cours, tous les êtres vivants semblent ressentir.

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